Campement de la pierre plate

Trouvant que le lieu s'y prêtait plutôt bien, un étranger vint s'installer en ce lieu désert, et y posa simplement une grosse pierre plate.

Situé aux abords de la grande route, juste devant la Porte Nord de la cité, ce lieu devait forcement être le passage obligé pour toute les caravanes venant du port de Calais, ou de divers voyageurs solitaires.

L'endroit était encombré de nombreux déchets : une planche de bois à moitié pourrie, deux roues de charrette complètement fendues, de nombreux copeaux de sciure abandonnées dans des petits sacs ... Voilà en fait tout ce dont le vieil homme avait besoin pour décider de faire un bon feu. En seulement quelques minutes, le voila qui avait rassemblé tout ce qui était sec et pouvait servir de combustible, pour en faire un petit tas de bois sur la grosse pierre plate

En récupérant le bois d'une ancienne carriole brisée, le vieil home avait accumulé suffisamment de bois pour faire un bon feu de camps. Et ni le va et vient des badauds sur la grande route, ni l'orage qui menaçait n'allait le dissuader d'aller au bout de son dessein.

En fouillant dans les reste de l'antique carriole, l'homme trouva deux sacs de toile brute : le plus grand des deux contenait des châtaignes et le second ce qui semblait être des graines de pin. Malheureusement, la pluie et l'humidité avait bien gâté les châtaignes qui était maintenant complètement moisies, par contre, les graines de pins semblait passablement comestible.

N'n faisant qu'à sa tête, le vieil homme têtu alluma son feu, pris deux châtaignes et les plaça sur une branche bien droite qu'il venait de tailler pour l'occasion. Mais à l'instant ou les flammes léchèrent les fruit moisie, une épaisse fumée à l'odeur acre entourèrent le campement improvisée et firent tousser violement le vagabond.

Fortement incommodé, l'homme plaça un linge blanc épais sur son visage, puis remis quelques morceaux de planches brisées au le foyer. Mais l'une des planches étant à moitié pourrie et complètement rongée par l'humidité, ce qui eu pour effet de provoquer encore plus de fumée, et d'aggraver la toux du vieil homme.

" Euheuh, euheuh ... qui qui voulais me faire discret, je crois que c'est raté ! Euheuh, euheuh ".

Se baladant des les parages, Christine aperçue au loin de la fumée noire et entendit tousser un homme ...

Suivant d'où provenait la fumée, derrière une dune de sable, elle vit un vieil homme assis près d'un feu.

Elle s'avança plus près, et vit qu'il avait un linge blanc devant son visage.

HUM! HUM! Pourriez-vous me dire ce que vous faîtes ici ?

Tout en lui posant la question, elle lui donna un peu d'eau.

Le vieil homme ne broncha pas d'un poil ... Elle remarqua que sous le feu, il y avait une énorme pierre plate. Très bonne idée de sa part d'avoir fait un feu sur cette pierre.

Christine remit des planches non pas moisies dans le feu. De belles flammes montèrent et elle s'assit près de lui, se demandant toujours ce qu'il faisait ici.

N'ayant pas voulu d'eau, Christine sortit de son sac une bouteille de whisky ...

Préférez-vous un peu de whisky ?

Quel est votre nom vieil homme ?

L'aigreur fumée avait complètement aveuglé le vieil homme qui se mit à tousser violement. Sa vision était trouble et ses sens engourdis engourdis, lorsque, surgit d'au delà l'épais rideau de fumée, une femme vient à son secours en lui offrant un bol d'eau fraiche. Le vieil homme, dont le gosier brulait, ne se fit pas prier pour avaler le liquide réconfortant que lui tendais la jeune femme. Il dût s'appuyer péniblement à une canne de bois pour rester sur ses deux pieds, tandis que ses poumons aspirèrent un peu d'air frais avec avidité.

Lorsque sa vision s'éclaircit, il regarda la jeune femme d'air air reconnaissant. Cette dernière était fort jolie à regarder, et son visage démontrer l'éclat d'une intelligence certaine. D'une geste, sa bienfaitrice se pencha sur le foyer à pierre plate, et y rajouta du bois bien sec. Elle lui proposa ensuite de partager un peu de scotch de Calédonie (whisky) ; ce devait sans doute être un ange descendu droit du Soleil.

Bien content d'avoir été sauvé de l'asphyxie, il tenta de répondre à l'ange d'un air aussi aimable qu'il le pouvait :
"Je m'appelle ... Euheuheuheuh ... "

De nouveau submergé par une violente quinte de toux, le pauvre homme dut se pencher en avant, et se retenir de tomber grâce a sa solide canne de bois. Les bronches toujours encrassées de suie, sa gorge fut à peine capable de cracher trois sons roques :
" ... Gré ... go ... ry ".

Le vieil homme se remit à tousser. Ne sachant pas trop quoi faire, Christine lui donna des petites tapes dans le dos mais le voyant qui penchait par en avant, elle eut peur qu'il tombe tête première. Malgré sa vilaine toux, le vieil homme sortit du fond de sa gorge, trois sons qu'elle mis bout à bout.

Grégory, c'est bien votre nom ?

Venez vous asseoir un peu près du feu, il commence à faire frais et nous pourrons discuter un brin.

Christine essaya de l'aider tant bien que mal à s'asseoir. L'homme prit sa canne et s'appuya sur cette dernière. Elle remarqua que sa canne de bois était très bien faite et solide.

Est-ce vous qui avez fabriqué cette canne ?

Gregory était un solide gaillard, habitué aux longues marches depuis l'enfance, il semblait toujours fort et vigoureux malgré son âge avancé. Mais, de toutes ces années passées sur les routes, le vagabond avais rarement rencontré de jeunes femmes aussi serviables. Bloqué par une violente quinte de toux en plein milieux de sa phrase, le vieil homme arriva péniblement à articuler son nom. De son coté, la bonne Christine fit de son mieux pour lui venir en aide et soulager sa vilaine toux.

" C'est incroyable comme les filles sont bonnes dans ce pays ! " Se dit-il. " Vous devez surement avoir un sang de noble qui coule dans vos veines, Mädchen. " (jeune fille)

Sa toux enfin calmée, Gregory en profita pour jeter un œil rapide à sa généreuse bienfaitrice et rajouta :
" J'ai vraiment de la chance d'être tombé sur vous belle dame. Mon nom est Gregory Bröt de Weser. Je suis citoyen du Saint Empire. je suis un marchand itinérant et un voyageur impénitent. "

Sentant le temps se rafraichir, la jeune fille invita son compagnon à se rapprocher du feu. Gregory, se dirigea vers le foyer avant de se raviser et de partir vers une vielle charrette brisée.
" Excusez-moi, mais je viens de me souvenir de quelque chose ".

Avisant deux sacs de toile, et choisi celui qui contenait des graines de pommes de pin et en prit quelques poignées dans ses mains jointes, puis les posa au dessus de la pierre plate chauffée à blanc. Il s'assit doucement à coté de Christine, s'aidant du mieux qu'il le pût, s'aidant de sa canne et de la charmante jeune fille.
Son corps semblait fatigué des longs trajets parcourus, mais la proximité du foyer lui communiquait de la chaleur et du bien être.
" Ma canne ? Eh bien non, je ne l'ai pas fabriquée. C'est bois de noyer, le plus massive et le plus solide qui soit ".

" Sachez que durant ma jeunesse, le dos du célèbre Störtebeker lui même eut à tester la solidité de cette vieille canne en bois, ha ha ha !
Oh, Klaus Störtebeker ! Il s'agit d'un redoutable pirate de l'ile de Rügen. Et les membres du gang de la Chauve-souris aussi, et ici même en Artois. Et depuis, je la garde précieusement cette fichu canne. Mais sans doute êtes vous trop jeune pour vous souvenir du grand Störtebeker et du gang de la Chauve-souris. "

Avisant les graines de pommes de pain grillées sur la pierre plate, Gregory s'exclama heureux :
" Rien ne vaut le Tannenzapfen pour accompagner du pain et de l'eau. Mais ais je bien entendu, ne m'avez vous pas proposé du whiskey tout à l'heure ? "

Christine assise près du feu, écoutait attentivement cet homme mystérieux qui se nommait Grégory Bröt de Weser ...

Elle ne comprenait pas tout ce qu'il lui disait mais elle était concentrée sur ses paroles.

Elle se dit qu'elle aurait peut-être l'air ignorante mais se décida à lui demander ce qu'elle ne comprenait pas ...

Avant qu'elle lui ait posée ses questions, Grégory se souvint du whisky qu'elle lui avait proposée ..

Elle sortit de sa besace une bouteille ainsi que deux gobelets qu'elle remplient de ce fameux breuvage et lui en offrit un ...

À notre santé ...

Après quelques gorgées, elle se décida enfin à lui demander ...

Grégory, dîtes moi c'est où le Saint-Empire ? et vous dîtes des mots que je n'ai jamais entendue, quels sont leurs provenances ?

Pourquoi mettez-vous des graines de pommes de pain sur la pierre plate ?

Vous avez connu un pirate redoutable ?

Comme vous avez dit, je devais être trop jeune car je j'ai jamais entendue parler du gang de la Chauve-souris.

Tout à coup, elle sentie la tête du vieil homme sur son épaule qui devenait de plus en plus lourde et plus un mot ... Il s'était endormie !

L'homme avait l'air tellement fatigué que Christine n'osa point le réveiller et resta assise à surveiller le feu en prenant un bon whisky ...

Christine regardait les flammes et se mit à fredonner ...

Feu, Feu, joli feu, ta chaleur nous réjouit ...

Feu, Feu, joli feu, monte dans la nuit ...

Gregory, qui s'était assoupit en plein milieux de la conversation, dormait maintenant profondément. Lorsque que Christine remit du bois dans le foyer, un léger crépitement se fit entendre, et quelques étincelles légères vinrent frapper la barbe fourni du vielle homme.
" Feuer ! Feuer ! Es brennt überall ". hurla le pauvre homme réveille en sursaut. "Fledermaus ist hier ".

Spoiler:

Constatant que ni lui ni sa barbe ne brûlait en enfer (pas encore), et apercevant le visage angélique de sa compagne, Gregory réalisa soudain qu'il s'était endormi.
" Pardonnez moi mais j'ai bien l'impression de m'être endormi. Vous savez, ce genre de désagréments arrivent sans prévenir lorsque l'on atteint un âge plutôt avancé."

Puis se souvenant de quelque chose qui semblait important,il lui dit :
" Mais de quoi parlions nous jeune Christine ? Ah oui, il me semble que vous vouliez connaitre l'origine du Saint Empire Romain Germanique. Je connais bien l'histoire du grand Roy Karloman, son fondateur. Ensuite je vous raconterais ma rencontre avec le terrible pirate Klaus Störtebeker, et comment j'ai mis à terre ce célèbre bandit, ici même à Azincourt ...

Oh, mais quel est cette liqueurs couleur de miel que je vois à votre ceinture ? Ne serait ce pas du ... "

Christine sentit comme si son coeur avait arrêté de battre quelques secondes lorsque le vieil homme hurla des mots dont elle ne comprenait pas la signification ... Le pauvre avait eu peur que sa barbe prenne feu et dû fait, elle aussi ...

Messire Gregory, ne vous en faîtes point de vous être endormi, j'en ai profitée moi-même pour me reposer.

C'est du whisky que je garde à ma ceinture, aimeriez-vous y goûter ?...

" Oh oh ! Du whisky, du vrai whisky de Calédonie ? Je peux en avoir un peu ? "

( prends la bouteille des mains de Christine )
" Oh oh Fameux ! Doux comme le miel de l'abeille. Le véritable nectar de la Grèce antique ! Pas étonnant que le marin Ulysse ait perdue la tête après en avoir ... " .

( avale goulûment une seconde lampée de whisky, puis une troisième )
" Oh mais je raconte n'importe quoi, lui avait rencontré des cyclopes mangeurs d'hommes, des sirènes psychopathes ou encore de puissantes sorcières. Mais jamais rien de comparable avec vous mon ange " .

( le breuvage semblait avoir réveillé complètement le vieux Gregory, du moins sa langue qui parlait maintenant sas arrêt )
" Vous vouliez savoir ce qu’était le Saint Empire Romain Germanique si je me souviens bien ? Connaitre son histoire et sa fondation ? Mais n'avez jamais entendu parler de l'empereur à la barbe fleurie ? " .

Christine sourit de voir Gregory en admiration devant la bouteille de whisky, surtout lorsqu'il lui dit que c'était doux comme le miel d'abeille ... Elle se demandait bien quelles sortes d'abeilles ils parlaient ... Il prit quelques gorgées ... C'est qu'il aimait bien ça du whisky tout comme elle ...

Et voilà qu'il l'appelait mon ange ... elle se contenta de lui sourire ...

Gregory vous semblez connaître beaucoup de choses que je connais pas ... J'aimerais bien que vous me racontiez ce qu'était le Saint Empire Romain Germanique.

Christine ayant beaucoup d'imagination se mit à rire lorsqu'il parla d'un empereur à la barbe fleurie ...

Vraiment, il avait une barbe fleurie ?

" Ah, le Saint Empire Germanique ? C'est un grand royaume qui a été fondé il y a bien longtemps. Il comprenait les deux royaumes Francs, en plus des terres saxonnes et frisonnes au nord, celui de Lombardie au sud, ainsi que de nombreuses régions françoise et gauloise, dont l'Aquitaine, et même la Bavière plus à l'est. Le grand empereur Charles, fils de Pépin, est devenu roy des Francs en 768 et fût proclamé empereur le jour de noël de l'an de grâce 800 ".

Gregory souriait en pensait qu'il avait appris sa leçon par cœur depuis ses années d'école, et que son ancien maître d'école détestait l'empereur Charles le Grand (Carolus Magnus en latin).

" Qu'il eu réellement la barbe fleurie, cela reste improbable, ou alors elle l'aurait été au moment de son inhumation. Mais ce qui est sur c'est qu'il a longtemps fait la guerre à son frère ", (Grégory marqua un moment d'hésitation), "Carloman qu'il s'appelait, et réunifié les deux royaumes des francs, puis fais la guerre à Widukind, le loup de Saxe puis à son propre beau-père en Lombardie, beau père qui s'était arrangé pour devenir l'ennemi intime du pape de l'époque ".

" Par la suite, il me semble qu'il ait aussi mené une campagne contre les maures, et que son armée ait saccagé la capitale des peuples basques. Ce qui fût retenu du règne de Charles Magnus, c'est qu'il a été sacré empereur par le pape en personne, et qu'il a longtemps combattu en son nom".

Christine écoutait attentivement ce que Gregory lui racontait car elle ne savait rien de tout cela...

Lorsqu'il eut finit de lui apprendre ce passage de l'histoire, elle lui passa la bouteille de whisky ...

Prenez Messire, vous devez avoir soif ...

Tout heureux de voir une bouteille de whisky encore pleine passer à porté de sa main, le vieux Grégory en fût presque ému jusqu'aux larmes.
" Oh oui ma chère, comme j'aimerais goutter à ce nectar prometteur que vous me proposer là
Mais parlez moi de vous maintenant Christine ; malgré l'obscurité de la nuit qui arrive sur nous, je vois que vous portez si bien l'uniforme militaire, et que vous tenez bien la boisson ; êtes vous un officier de l'OST artésien ?".